Si mes calculs sont exacts....
Paris - Dax (Train SNCF)
Hendaye - Irun Colon (Métro franco-espagnol)
Irun - San Sebastian / Donotia (Train RENFE régional)
San Sebastian / Donotia - Burgos (Train RENFE
inter-régional)
Burgos - Leòn (Co-voiturage miraculeux)
Leòn - Hospital de Orbigo (Car espagnol)
Cet aller-retour sur Paris depuis
l'Espagne m'aura aidé à comprendre le principe du pèlerinage jusqu'à Saint
Jacques de Compostelle : Il est définitivement plus simple d'y aller à pieds. Ou
même en fauteuil. Sincèrement.
Il m'aura déjà fallu plusieurs
heures dans la nuit de mardi à mercredi pour repérer les possibilités de trajet
et les combinaisons qui s'enchainent à peu près, et la journée s'est ensuite
acharnée à y ajouter un taux de complications maximal. Nous sommes pourtant à
l'heure d'internet et de la recherche intuitive. Disons au moins pour la
France. Côté espagnol, il y a plutôt intérêt à l'être soi-même, intuitif. Si on
pouvait être internet aussi d'ailleurs, ça faciliterait pas mal la recherche.
C'est dans ce genre de moments
que l'on se rend compte que nous sommes bien lotis dans notre petit hexagone.
On peut décider à peu près n'importe quand de se rendre n'importe où, et il est
souvent possible de trouver le "comment" un peu avant l'heure
d'arrivée espérée. Ici, on peut espérer ce que l'on veut, la logistique
ibérique en décidera autrement. Presque par principe.
Le départ était donc prévu le
plus tôt possible après mon spectacle du 2 juillet. Débrief avec les comédiens,
rendu du matériel, un petit tour à la Cité du Cinéma pour découvrir
"Valérian" avec l'équipe et pouvoir vous conseiller d'y aller dès le
26 juillet (vraiment, ne le loupez sous aucun prétexte, et je ne dis pas ça
parce que c'est Luc), un hold-up de disques durs à la Fnac, encore des
sauvegardes et des copies de fichiers divers, mise à jour du budget et du
trajet prévisionnel, rassemblement des affaires essentielles et des gri-gris
porte-bonheurs, vérification du matériel... Et l'après-midi du 4 est déjà bien
avancée. Le départ sera donc pour le 5 juillet matin, reste à trouver la
combinaison qui nous fera arriver le plus tôt possible.
Et si on prenait l'avion ? Ah, il
y a deux à trois bus à trouver ensuite. Mais ce sera tout de même forcément
plus court que le dédale de l'aller... A moins qu'il ne faille faire escale à
Barcelone. Et il est écrit qu'escale à Barcelone il faille faire. Bon. Pour
ceux qui n'aiment pas trop la Géographie, retenez simplement que ce n'est
absolument pas sur la trajectoire Paris/Saint-Jacques. Les escales sont en
outre parfois interminables et les prix franchement décourageants : même sans
bagage, le billet d'un seul passager est plus cher que l'intégralité de ce que
nous payerons finalement à deux, porte à porte. Et Dieu sait pourtant que nous
en avons eu, des tickets à payer, pour relier ces deux fameuses portes.
Bref, je vous épargne le détail
de mes recherches et déconvenues, mais on se situe entre le fou rire et la
crise de nerfs. Avec deux croissants. J'en arrive après une longue nuit de
soupirs à un compromis à peu près satisfaisant. Le premier train quitte Paris à
6h52. Il est direct jusqu'à Hendaye. Ou presque. Bon, on change à Dax pour
Hendaye alors, d'accord. A Hendaye, ma déconvenue de l'aller me permet
d'anticiper la transition avec Irun. Transition qui nécessite un ticket que la
machine (espagnole, la machine, la frontière n'est pas loin et le français déjà
oublié) délivrera si l'on paye par carte, mais pas celle-ci, elle est cassée,
et celle-là préfère la monnaie, mais pas aujourd'hui, il fait un peu chaud.
Nous arrivons finalement sans trop d'avance à la bonne gare d'Irun, où nous
cherchons le train pour Burgos. Qui n'existe pas, on commence à s'habituer. On
monte donc dans une sorte de train régional qui s'arrête dans des villes aussi
nombreuses que leurs noms sont imprononçables, en espérant atteindre San
Sebastian...annoncé comme étant la gare de Donatia. Surtout n'hésitez pas à
faire simple, les gars. Aucune indication arrivés à San-Sebastian-Donatia, deux
trains à quai, dont un en direction de Madrid dans lequel nous montons à
l'instinct. Personne pour nous indiquer s'il s'arrête bien à Burgos, mais pas
de délais pour y réfléchir car il est déjà reparti. Après une petite heure dans
le flou complet, le contrôleur ne semble pas surpris en vérifiant nos billets,
on va donc estimer que c'est bon. Il reste deux heures pour dormir un peu et
une prise pour charger l'ordinateur, on considère ça comme un trajet rentable.
A Burgos, la gare routière se trouve
à plus de 8 km de la gare dans laquelle nous arrivons. Les horaires des bus
pour Leòn s'acharnant en outre à n'être en aucun cas compatibles avec notre
trajet, mon choix s'est porté sur un BlablaCar. J'avais contacté un certain Jorge
depuis Paris, le seul qui comptait quitter Burgos aux environs de notre horaire
d'arrivée en train. Sauf qu'il nous indique qu'il est en fait déjà à Leòn avant
que nous ne quittions Irun. Kamoulox. Les ultimes résidus de réseau
francophones à la frontière me permettent de contacter Isabelle et Benjamin,
qui proposent également un covoiturage depuis Burgos mais doivent en partir plus
tôt que notre horaire prévisionnel d'arrivée. Ce qui théoriquement rend donc
toute compatibilité peu probable. Je leur envoie un message pour leur expliquer
notre situation au moment précis où les portes du train se referment et nous
coupent de tout réseau. Dieu, si tu existes, c'est le moment de nous le
prouver. Faites que mon message est parti juste avant...
Nous arrivons ainsi à Burgos sans
savoir si Isabelle & Benjamin ont eu notre message, encore moins s'ils auront
accepté de nous attendre le cas échéant. La bonne surprise du jour, c'est que
les aléas de leur trajet ont rendu le miracle possible, et qu'ils nous déposent
à la fin de notre sieste à deux pas de la gare routière de Leòn, dix minutes
avant le départ du car. Car qui cependant refuse de nous expliquer clairement
s'il fera halte dans le village dans lequel nous devons nous rendre, mais qui
semble au moins prendre la bonne direction... On a vu plus reposant comme trajet,
mais en scrutant la campagne déjà parcourue, je reconnais à peu près les étapes
faites avant mon départ. Nous sautons du car dans une rue qui me dit quelque
chose mais ne comporte aucune indication, et finissons par apercevoir Alain qui
vient à notre rencontre... Il est presque 21h, nous aurons donc mis plus de 14h
à rejoindre notre ami depuis Paris. Si mes calculs sont exacts, c'est toujours
10h de moins qu'à l'aller. Le prix de l'expérience a enfin joué en notre
faveur. La prochaine fois on aura peut-être même pas de quoi faire un article.
Si prochaine fois il y a, cependant.
L'Albergue Verde est conforme à
la description d'Alain : grande communauté proche du hippisme (et je ne parle
pas de chevaux), potager, repas vegans, plumes capillaires, couverts en bois,
tissus indiens et messages d'amour. Tous les soirs, les accueillants jouent de
la musique pour les pèlerins en introduction du repas et proposent une quantité
de plats délicieux préparés dans la journée avec des produits locaux voire du
jardin. On est loin de nos sandwichs d'Irun. Le temps de tester le hamac et les
yeux se ferment tous seuls... Si mes calculs sont exacts, on profitera plutôt des
lieux demain.
Que le hamac doit sembler bon après un tel périple!
RépondreSupprimerTenez bon les gars et fille! Saint-Jacques si tu les regardes, ils se rapprochent!
Sophie/maman/maîtresse