Notre Dame de Paris - Saint Jacques de Compostelle : 1925km en fauteuil roulant

jeudi 6 juillet 2017

Mercredi 5 Juillet 2017 -Jour 80 - Human vs Bus : Match retour


 

 

Si mes calculs sont exacts....

 
 

 






Paris - Dax (Train SNCF)

Dax - Hendaye (Train SNCF régional)

Hendaye - Irun Colon (Métro franco-espagnol)

Irun - San Sebastian / Donotia (Train RENFE régional)

San Sebastian / Donotia - Burgos (Train RENFE inter-régional)

Burgos - Leòn (Co-voiturage miraculeux)

Leòn - Hospital de Orbigo (Car espagnol)

 

Cet aller-retour sur Paris depuis l'Espagne m'aura aidé à comprendre le principe du pèlerinage jusqu'à Saint Jacques de Compostelle : Il est définitivement plus simple d'y aller à pieds. Ou même en fauteuil. Sincèrement.

Il m'aura déjà fallu plusieurs heures dans la nuit de mardi à mercredi pour repérer les possibilités de trajet et les combinaisons qui s'enchainent à peu près, et la journée s'est ensuite acharnée à y ajouter un taux de complications maximal. Nous sommes pourtant à l'heure d'internet et de la recherche intuitive. Disons au moins pour la France. Côté espagnol, il y a plutôt intérêt à l'être soi-même, intuitif. Si on pouvait être internet aussi d'ailleurs, ça faciliterait pas mal la recherche.

C'est dans ce genre de moments que l'on se rend compte que nous sommes bien lotis dans notre petit hexagone. On peut décider à peu près n'importe quand de se rendre n'importe où, et il est souvent possible de trouver le "comment" un peu avant l'heure d'arrivée espérée. Ici, on peut espérer ce que l'on veut, la logistique ibérique en décidera autrement. Presque par principe.

Le départ était donc prévu le plus tôt possible après mon spectacle du 2 juillet. Débrief avec les comédiens, rendu du matériel, un petit tour à la Cité du Cinéma pour découvrir "Valérian" avec l'équipe et pouvoir vous conseiller d'y aller dès le 26 juillet (vraiment, ne le loupez sous aucun prétexte, et je ne dis pas ça parce que c'est Luc), un hold-up de disques durs à la Fnac, encore des sauvegardes et des copies de fichiers divers, mise à jour du budget et du trajet prévisionnel, rassemblement des affaires essentielles et des gri-gris porte-bonheurs, vérification du matériel... Et l'après-midi du 4 est déjà bien avancée. Le départ sera donc pour le 5 juillet matin, reste à trouver la combinaison qui nous fera arriver le plus tôt possible.

Et si on prenait l'avion ? Ah, il y a deux à trois bus à trouver ensuite. Mais ce sera tout de même forcément plus court que le dédale de l'aller... A moins qu'il ne faille faire escale à Barcelone. Et il est écrit qu'escale à Barcelone il faille faire. Bon. Pour ceux qui n'aiment pas trop la Géographie, retenez simplement que ce n'est absolument pas sur la trajectoire Paris/Saint-Jacques. Les escales sont en outre parfois interminables et les prix franchement décourageants : même sans bagage, le billet d'un seul passager est plus cher que l'intégralité de ce que nous payerons finalement à deux, porte à porte. Et Dieu sait pourtant que nous en avons eu, des tickets à payer, pour relier ces deux fameuses portes.

Bref, je vous épargne le détail de mes recherches et déconvenues, mais on se situe entre le fou rire et la crise de nerfs. Avec deux croissants. J'en arrive après une longue nuit de soupirs à un compromis à peu près satisfaisant. Le premier train quitte Paris à 6h52. Il est direct jusqu'à Hendaye. Ou presque. Bon, on change à Dax pour Hendaye alors, d'accord. A Hendaye, ma déconvenue de l'aller me permet d'anticiper la transition avec Irun. Transition qui nécessite un ticket que la machine (espagnole, la machine, la frontière n'est pas loin et le français déjà oublié) délivrera si l'on paye par carte, mais pas celle-ci, elle est cassée, et celle-là préfère la monnaie, mais pas aujourd'hui, il fait un peu chaud. Nous arrivons finalement sans trop d'avance à la bonne gare d'Irun, où nous cherchons le train pour Burgos. Qui n'existe pas, on commence à s'habituer. On monte donc dans une sorte de train régional qui s'arrête dans des villes aussi nombreuses que leurs noms sont imprononçables, en espérant atteindre San Sebastian...annoncé comme étant la gare de Donatia. Surtout n'hésitez pas à faire simple, les gars. Aucune indication arrivés à San-Sebastian-Donatia, deux trains à quai, dont un en direction de Madrid dans lequel nous montons à l'instinct. Personne pour nous indiquer s'il s'arrête bien à Burgos, mais pas de délais pour y réfléchir car il est déjà reparti. Après une petite heure dans le flou complet, le contrôleur ne semble pas surpris en vérifiant nos billets, on va donc estimer que c'est bon. Il reste deux heures pour dormir un peu et une prise pour charger l'ordinateur, on considère ça comme un trajet rentable.

A Burgos, la gare routière se trouve à plus de 8 km de la gare dans laquelle nous arrivons. Les horaires des bus pour Leòn s'acharnant en outre à n'être en aucun cas compatibles avec notre trajet, mon choix s'est porté sur un BlablaCar. J'avais contacté un certain Jorge depuis Paris, le seul qui comptait quitter Burgos aux environs de notre horaire d'arrivée en train. Sauf qu'il nous indique qu'il est en fait déjà à Leòn avant que nous ne quittions Irun. Kamoulox. Les ultimes résidus de réseau francophones à la frontière me permettent de contacter Isabelle et Benjamin, qui proposent également un covoiturage depuis Burgos mais doivent en partir plus tôt que notre horaire prévisionnel d'arrivée. Ce qui théoriquement rend donc toute compatibilité peu probable. Je leur envoie un message pour leur expliquer notre situation au moment précis où les portes du train se referment et nous coupent de tout réseau. Dieu, si tu existes, c'est le moment de nous le prouver. Faites que mon message est parti juste avant...

Nous arrivons ainsi à Burgos sans savoir si Isabelle & Benjamin ont eu notre message, encore moins s'ils auront accepté de nous attendre le cas échéant. La bonne surprise du jour, c'est que les aléas de leur trajet ont rendu le miracle possible, et qu'ils nous déposent à la fin de notre sieste à deux pas de la gare routière de Leòn, dix minutes avant le départ du car. Car qui cependant refuse de nous expliquer clairement s'il fera halte dans le village dans lequel nous devons nous rendre, mais qui semble au moins prendre la bonne direction... On a vu plus reposant comme trajet, mais en scrutant la campagne déjà parcourue, je reconnais à peu près les étapes faites avant mon départ. Nous sautons du car dans une rue qui me dit quelque chose mais ne comporte aucune indication, et finissons par apercevoir Alain qui vient à notre rencontre... Il est presque 21h, nous aurons donc mis plus de 14h à rejoindre notre ami depuis Paris. Si mes calculs sont exacts, c'est toujours 10h de moins qu'à l'aller. Le prix de l'expérience a enfin joué en notre faveur. La prochaine fois on aura peut-être même pas de quoi faire un article. Si prochaine fois il y a, cependant.

L'Albergue Verde est conforme à la description d'Alain : grande communauté proche du hippisme (et je ne parle pas de chevaux), potager, repas vegans, plumes capillaires, couverts en bois, tissus indiens et messages d'amour. Tous les soirs, les accueillants jouent de la musique pour les pèlerins en introduction du repas et proposent une quantité de plats délicieux préparés dans la journée avec des produits locaux voire du jardin. On est loin de nos sandwichs d'Irun. Le temps de tester le hamac et les yeux se ferment tous seuls... Si mes calculs sont exacts, on profitera plutôt des lieux demain.

 































 




































 



















 

1 commentaire:

  1. Que le hamac doit sembler bon après un tel périple!
    Tenez bon les gars et fille! Saint-Jacques si tu les regardes, ils se rapprochent!
    Sophie/maman/maîtresse

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