Alice au Pays des Mémos

Mes mots de maux.

 

 

 

Parce qu'Alain m'a justement demandé d'être là pour rendre possible, réaliser, organiser, filmer et écrire le voyage, ce ne sera pas plus lui qui écrira cet article que les autres. Mais suite à quelques difficultés personnelles récentes, je me permets d'écrire cette fois-ci moi-même pour moi-même.

C'est un immense bonheur et une très grande fierté de faire partie de ce projet. Vous êtes très nombreux à nous transmettre et nous fournir une énergie qui en devient le moteur, et nous sommes très sincèrement touchés par chacun de vos mots, chacune de vos attentions. A titre personnel, j'y suis soutenue par des gens merveilleux et j'ai beaucoup, beaucoup de chance. J'ai bien conscience que c'est parce que ce projet est puissant, parce qu'il transcende nos quotidiens, parce que nous en saisissons tous un peu la portée, que je bénéficie moi aussi de cet entourage merveilleux. Ils m'aident parce qu'ils m'aiment surement, mais aussi parce que m'aider moi, c'est aider le projet. Je suis si fière de mes proches et des valeurs qu'ils m'aident ainsi à nourrir, à vivre, à partager. Je suis si fière que tout mon entourage soit derrière ce défi incroyable.

Mais de la même manière, il m'est aujourd'hui nécessaire de rappeler que parfois, aider le projet passe aussi par m'aider moi. Et je suis la première désolée de devoir le signaler moi-même. Mais c'est justement pour continuer de rendre possible ce projet que je me permets de me protéger ici. Car au milieu de tous vos messages d'amour se sont perdus quelques âmes incisives, et que j'en ai été très profondément blessée. Il m'est extrêmement malheureux de constater qu'un coup de couteau est plus rapide à donner, que dix pansements à faire pour le soigner.  Et je présente toutes mes excuses auprès de vous tous que j'aime et qui me donnez tant d'énergie d'avoir été touchée par cela malgré vos torrents d'amour. Ces blessures là ne sont bien sur rien face à la douceur de votre miel, mais je reconnais que dans mon état de fatigue et de tristesse, il m'a été très difficile de faire face à ces quelques cailloux. Que l'on puisse ne pas m'aimer, je le comprends très bien. Je suis très ouverte à tout conseil et critique personnelle constructive, sincèrement. Et je continue de grandir chaque jour depuis le départ. Mais lorsqu'il s'agit de questions relatives au projet, ce n'est pas me nuire à moi que de m'adresser certains mots, c'est nuire au projet. Et ce qu'il me reste d'égo en a souffert car j'ai été très affectée de voir que ces mesquineries qui m'ont touchée à titre personnel m'ont vidée d'énergie, me rendant quelques heures incapable d'en fournir au projet en plus du fait de ne pas aller dans le sens du collectif. Et c'est à ce titre que je permets d'écrire cet article. Par respect pour ce que chacun y investi, je suis choquée de ceux qui vont dans l'autre sens en prétendant aider Alain.

Parce que si le problème était de savoir s'il me fallait arrêter là, je pense que la question est mal posée. Arrêter là et rentrer chez moi me rendra un peu triste, mais j'y survivrai. En revanche, je serai effondrée de ne pas avoir su trouver la ressource d'aider Alain jusqu'au bout, de ne pouvoir regarder Omaël dans les yeux dans quelques années, de ne pas hurler de victoire pour vous tous en filmant l'arrivée d'Alain à Santiago. Je ne me remettrai pas de voir toutes ces énergies déçues par un abandon assassin et brutal du projet. Si la route d'Alain est de modifier le parcours ou s'il est décidé, dans le sens du projet, de raccourcir ou de transformer le trajet, je promets de savoir entendre ce qui sera le plus juste pour lui. Ma vie professionnelle, artistique, affective et amicale bat aujourd'hui au rythme de cette aventure, et croyez bien que ce n'est pas pour ne pas l'écouter pleinement et rester intégralement à SON service jusqu'à son accomplissement. Je crois que j'y investis assez fort toute mon âme pour savoir reconnaître dans quel sens m'adapter. Je le fais d'ailleurs depuis des mois et je crois pouvoir dire sans vantardise que le résultat est plutôt positif en regard des attentes qui y étaient portées. "C'est même bien au-delà" a dit Alain "Ton soutien est précieux : près des Cieux". Et il tient à ce que ça continue dans cette veine.

Il y aura une dizaine de jours où ce n'est pas moi qui suivrai Alain mais Gabriel, et bien que j'aurais eu très envie d'être là tout du long je suis ravie de cette respiration et confiante pour le projet, car leurs coeurs et le mien vibrent des mêmes nuances et je sais qu'ils iront dans un sens qui sera le bon quel qu'il soit. Mais sur le reste du quotidien d'Alain, sur l'assistance personnelle, émotionnelle, logistique, comptable, technique, artistique et humaine, nous n'avons pas tellement croulé sous les propositions de remplacement de ma place. Chacun a sa propre vie à gérer, et vous êtes extrêmement nombreux à vous investir déjà au maximum de ce qu'il vous est possible de faire. Merci mille fois pour cela. J'ai eu la chance et fait le choix de devenir une partie intégrante de ce projet. A ce titre donc, je demanderai à ceux qui se reconnaitront de dissocier vos affects me concernant et ma manière de gérer ce projet. Si quoi que ce soit est à ajuster dans la gestion de ce dont je m'occupe je serai ravie d'enrichir ma vision des choses, mais je préfère que ça me soit expliqué plutôt que de recevoir des obstacles détournés et détournants. Merci également d'intégrer que l'aide que vous souhaitez apporter "uniquement au projet" sera mieux optimisée et d'autant plus bénéfique si elle se joint à mes forces. Et pas juste pour le plaisir de se joindre à moi. Mais purement pour ce que je représente au projet. Je vous promets de faire la différence.

Et parce que ça ne me ressemblerait pas de terminer sur une note amer, je tiens réellement à vous remercier encore, vous tous qui nous soutenez au quotidien et nous portez vers Santiago, pour tous vos messages, gestes et attentions. En tout particulier, merci de mon coeur tout entier à Baptiste, Christel, Anthony, ma famille et la famille Douniama qui m'a toujours inclue, Chloé, Fatima et Aurélien. Merci d'être si présents, aimants et encourageants. C'est aujourd'hui plus que jamais grâce à vous que je suis là. Et que quelque part Alain en est là aussi.  Et c'est ça qui compte. Je vous aime très fort.

Alice 💕